12.03.19 in ambassadeurs
marie beltrami
qu’est-ce qui nourrit ta créativité, quelle est la source de ton inspiration ?
je puise dans ce qui m’entoure, ce que je vois, ce que j’entends, ce dont je rêve. tout devient un objet d’inspiration. mon regard croise quelque chose, cela peut être dans la rue, tout simplement par terre ou sur mon bureau… et puis les choses s’agencent à ce moment là, sans même que je cherche à les mettre ensemble. il y a ainsi eu ce jouet avec lequel jouait le chat d’alexis (mabille), une petite souris en mousse, à laquelle personne ne prêterait habituellement attention, je ne saurais dire qui d’elle ou de moi a trouvé l’autre et la bague souris était en route, ce fut pareil pour ces tickets de métro dont j’avais fait des sacs en 1980.
quelles sont les personnes qui constituent des références pour toi dans ton métier ?
être une référence pour moi passe par l’émotion, le sentiment provoqué. yves saint laurent m’a bouleversée, je pleurais à chaque défilé, devant tant de perfection, tant de justesse et sa capacité à ne jamais faire autre chose que ce qu’il aimait vraiment. je pense aussi à arletti, la lune dans mon livre parle comme elle, avec ce timbre et ce jargon inoubliable, cet argot des rues.... il y a au delà des personnes référentes, des gens avec lesquelles on est en connivence, sans même les connaitre comme elsa schiaparelli, je ne connaissais pas son travail et pourtant nos créations semblaient se répondre comme si nous étions parentes. et bien entendu, je pense à jean-paul gaultier et thierry mugler, nous avons toujours évolué ensemble, en parallèle.
quel compliment aimerais-tu entendre où ré-entendre sur ton travail ?
que j’ai fait preuve d’audace. on m’a dit cela un jour. il faut souvent prendre des risques à entrer dans la lumière que ce soit pour recevoir des tomates ou des fleurs, pour finalement savoir si l’on est juste.
la ville ou la destination qui t’inspire ou te ressemble ?
je me sens bien partout, je n’ai jamais eu besoin d’aller loin. ma maison est l’endroit dans lequel je me rassemble, dans lequel je construis. j’aime l’idée que l’on puisse être sa propre destination, que l’on puisse créer à partir de rien, c’est ce que j’ai d’ailleurs dû faire quand j’ai écrit mon livre. j'ai écris sans savoir ou cela allait aboutir. il y a rome aussi qui me procure une sensation étrange de déjà vécu. mon père était italien, il avait fui le régime et ne voulait pas qu’on y retourne, quand je me suis retrouvée là-bas j’ai ressenti une vive émotion, le sentiment d’y être chez moi, certains endroits nous rappellent…
je puise dans ce qui m’entoure, ce que je vois, ce que j’entends, ce dont je rêve. tout devient un objet d’inspiration. mon regard croise quelque chose, cela peut être dans la rue, tout simplement par terre ou sur mon bureau… et puis les choses s’agencent à ce moment là, sans même que je cherche à les mettre ensemble. il y a ainsi eu ce jouet avec lequel jouait le chat d’alexis (mabille), une petite souris en mousse, à laquelle personne ne prêterait habituellement attention, je ne saurais dire qui d’elle ou de moi a trouvé l’autre et la bague souris était en route, ce fut pareil pour ces tickets de métro dont j’avais fait des sacs en 1980.
quelles sont les personnes qui constituent des références pour toi dans ton métier ?
être une référence pour moi passe par l’émotion, le sentiment provoqué. yves saint laurent m’a bouleversée, je pleurais à chaque défilé, devant tant de perfection, tant de justesse et sa capacité à ne jamais faire autre chose que ce qu’il aimait vraiment. je pense aussi à arletti, la lune dans mon livre parle comme elle, avec ce timbre et ce jargon inoubliable, cet argot des rues.... il y a au delà des personnes référentes, des gens avec lesquelles on est en connivence, sans même les connaitre comme elsa schiaparelli, je ne connaissais pas son travail et pourtant nos créations semblaient se répondre comme si nous étions parentes. et bien entendu, je pense à jean-paul gaultier et thierry mugler, nous avons toujours évolué ensemble, en parallèle.
quel compliment aimerais-tu entendre où ré-entendre sur ton travail ?
que j’ai fait preuve d’audace. on m’a dit cela un jour. il faut souvent prendre des risques à entrer dans la lumière que ce soit pour recevoir des tomates ou des fleurs, pour finalement savoir si l’on est juste.
la ville ou la destination qui t’inspire ou te ressemble ?
je me sens bien partout, je n’ai jamais eu besoin d’aller loin. ma maison est l’endroit dans lequel je me rassemble, dans lequel je construis. j’aime l’idée que l’on puisse être sa propre destination, que l’on puisse créer à partir de rien, c’est ce que j’ai d’ailleurs dû faire quand j’ai écrit mon livre. j'ai écris sans savoir ou cela allait aboutir. il y a rome aussi qui me procure une sensation étrange de déjà vécu. mon père était italien, il avait fui le régime et ne voulait pas qu’on y retourne, quand je me suis retrouvée là-bas j’ai ressenti une vive émotion, le sentiment d’y être chez moi, certains endroits nous rappellent…
« d’une manière générale, plutôt que de donner aux gens ce qu’ils veulent et connaissent, je préfère essayer de leur donner ce qu’il ne savent pas encore qu’ils aiment. »
comment définirais-tu ta façon d’être et de vivre ?
je suis libre. l’audace ne va pas sans la liberté. je suis donc libre en tout, libre de mon temps, de l’orientation que je donne à ma vie, je suis une éternelle indisciplinée. j’ai cela chevillé au corps depuis l’enfance, je détestais déjà les ordres, je bravais la hiérarchie, j’étais souvent punie, je méprisais les conventions. j’ai eu mon fils à 16 ans, contre l’avis de tous. il m’a dit un jour que je lui avais donné le droit de vivre, c’est un cadeau immense que de faire une telle déclaration. à 16 ans j'étais déjà déterminée (décidée à garder mon enfant ), je ne rentrais jamais dans aucune case. "... les gens m’ont d’ailleurs parfois reproché cet éclectisme. j’étais en avance sur notre époque qui veut maintenant que l’on ait plusieurs cordes à son arc.
une couleur de prédilection ?
contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas le rose, auquel je préfèrerais le noir si je devais choisir. mes cheveux roses se sont présentés par hasard, je faisais ce clip pour la française des jeux avec arièle dombasle, je m’occupais des costumes et j’avais mis une perruque rose aux mannequins. un des jours suivant le tournage, j’ai mis une de ces perruques pour aller faire des courses dans les grands magasins. les gens me regardaient en souriant, cela les mettaient de bonne humeur. j’ai eu envie de continuer à générer ce sentiment, un écho peut-être à mon premier métier d’infirmière où je faisais du bien à ceux qui en avaient besoin. depuis tout le monde m'offre des trucs roses...
ton projet de référence?
mon livre, car c’est ce qui m’a été le plus long, le plus difficile et en même temps le plus amusant à faire. je l’ai commencé il y a dix ans, par un déclic sur le surnom « inga binga » donné par le père de jack kennedy à la maitresse de son fils, une ancienne miss danemark suspectée d’être un agent nazi. ce surnom m’avait fait sursauter, je l’ai noté sur un papier que j’ai perdu, puis retrouvé. j’ai eu envie d’écrire un conte autour d’une inga binga qui n’a finalement plus grand chose à voir avec son honomyne d’origine ! j’ai mis dans ce livre tout ce qui me passait par la tête, en toute liberté encore une fois. le plus dur a finalement été de boucler la boucle car mon imagination était complètement débridée. j’ai dû énormément travailler, chercher, pour finalement trouver.
as-tu des rituels dans la vie ?
j’ai un rituel fantastique qui paraîtra étrange à certains mais auquel je ne déroge pas depuis très longtemps : le bain froid des fesses. tous les matins, je mets plusieurs pulls - il faut avoir bien chaud en haut du corps - et je trempe mes fesses 5 minutes dans de l’eau très froide en levant les pieds en l’air. je le recommande.
je suis libre. l’audace ne va pas sans la liberté. je suis donc libre en tout, libre de mon temps, de l’orientation que je donne à ma vie, je suis une éternelle indisciplinée. j’ai cela chevillé au corps depuis l’enfance, je détestais déjà les ordres, je bravais la hiérarchie, j’étais souvent punie, je méprisais les conventions. j’ai eu mon fils à 16 ans, contre l’avis de tous. il m’a dit un jour que je lui avais donné le droit de vivre, c’est un cadeau immense que de faire une telle déclaration. à 16 ans j'étais déjà déterminée (décidée à garder mon enfant ), je ne rentrais jamais dans aucune case. "... les gens m’ont d’ailleurs parfois reproché cet éclectisme. j’étais en avance sur notre époque qui veut maintenant que l’on ait plusieurs cordes à son arc.
une couleur de prédilection ?
contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas le rose, auquel je préfèrerais le noir si je devais choisir. mes cheveux roses se sont présentés par hasard, je faisais ce clip pour la française des jeux avec arièle dombasle, je m’occupais des costumes et j’avais mis une perruque rose aux mannequins. un des jours suivant le tournage, j’ai mis une de ces perruques pour aller faire des courses dans les grands magasins. les gens me regardaient en souriant, cela les mettaient de bonne humeur. j’ai eu envie de continuer à générer ce sentiment, un écho peut-être à mon premier métier d’infirmière où je faisais du bien à ceux qui en avaient besoin. depuis tout le monde m'offre des trucs roses...
ton projet de référence?
mon livre, car c’est ce qui m’a été le plus long, le plus difficile et en même temps le plus amusant à faire. je l’ai commencé il y a dix ans, par un déclic sur le surnom « inga binga » donné par le père de jack kennedy à la maitresse de son fils, une ancienne miss danemark suspectée d’être un agent nazi. ce surnom m’avait fait sursauter, je l’ai noté sur un papier que j’ai perdu, puis retrouvé. j’ai eu envie d’écrire un conte autour d’une inga binga qui n’a finalement plus grand chose à voir avec son honomyne d’origine ! j’ai mis dans ce livre tout ce qui me passait par la tête, en toute liberté encore une fois. le plus dur a finalement été de boucler la boucle car mon imagination était complètement débridée. j’ai dû énormément travailler, chercher, pour finalement trouver.
as-tu des rituels dans la vie ?
j’ai un rituel fantastique qui paraîtra étrange à certains mais auquel je ne déroge pas depuis très longtemps : le bain froid des fesses. tous les matins, je mets plusieurs pulls - il faut avoir bien chaud en haut du corps - et je trempe mes fesses 5 minutes dans de l’eau très froide en levant les pieds en l’air. je le recommande.
« d’une manière générale, plutôt que de donner aux gens ce qu’ils veulent et connaissent, je préfère essayer de leur donner ce qu’il ne savent pas encore qu’ils aiment. »
le type de création qui t’énerve ?
je vois dans le fait de copier les autres un terrible manque de sincérité.
un endroit de prédilection où te trouver habituellement ?
je suis presque toujours chez moi, sinon j'aime aller au flore. c’est un endroit dans lequel je ressens beaucoup de choses positives.
ton objet fétiche ? combien pèse-t-il ?
mon livre peut-être. pas seulement parce que j’y ai passé beaucoup de temps, mais plutôt parce qu’il m’a fallu lire énormément, j’y fais référence à beaucoup de personnes sans lesquelles je n’aurais pu parvenir au bout, il est la somme de tout cela. il pèse 393 grammes.
ce qui a du poids dans ta vie ?
ma relation avec les autres comme avec moi-même et la liberté, une liberté sans révolte mais qui vise à être en harmonie avec ce que l’on est profondément.
tes objets le gramme, quels sont-ils ? comment les portes tu ? qu’est ce qui t’attire chez le gramme ?
j’ai la manchette en argent 925 La 67g. je le porte essentiellement avec mon pendentif « patte de poulet ». j’avais fait ce bijou en hommage à mon amie edwige qui avait toujours une vraie patte de poulet accrochée à sa veste... je l'ai reproduite pour le film d’eva ionesco. j’aime ce bracelet le gramme pour sa beauté simple et juste, j’ai toujours été positivement jalouse de la pureté de sa ligne.
si le gramme était une citation ?
le gramme marchait sur les talons du monde et annonçait sa victoire inéluctable sur les poignets des êtres humains....déviation d'une citation de *john donne
je vois dans le fait de copier les autres un terrible manque de sincérité.
un endroit de prédilection où te trouver habituellement ?
je suis presque toujours chez moi, sinon j'aime aller au flore. c’est un endroit dans lequel je ressens beaucoup de choses positives.
ton objet fétiche ? combien pèse-t-il ?
mon livre peut-être. pas seulement parce que j’y ai passé beaucoup de temps, mais plutôt parce qu’il m’a fallu lire énormément, j’y fais référence à beaucoup de personnes sans lesquelles je n’aurais pu parvenir au bout, il est la somme de tout cela. il pèse 393 grammes.
ce qui a du poids dans ta vie ?
ma relation avec les autres comme avec moi-même et la liberté, une liberté sans révolte mais qui vise à être en harmonie avec ce que l’on est profondément.
tes objets le gramme, quels sont-ils ? comment les portes tu ? qu’est ce qui t’attire chez le gramme ?
j’ai la manchette en argent 925 La 67g. je le porte essentiellement avec mon pendentif « patte de poulet ». j’avais fait ce bijou en hommage à mon amie edwige qui avait toujours une vraie patte de poulet accrochée à sa veste... je l'ai reproduite pour le film d’eva ionesco. j’aime ce bracelet le gramme pour sa beauté simple et juste, j’ai toujours été positivement jalouse de la pureté de sa ligne.
si le gramme était une citation ?
le gramme marchait sur les talons du monde et annonçait sa victoire inéluctable sur les poignets des êtres humains....déviation d'une citation de *john donne
« d’une manière générale, plutôt que de donner aux gens ce qu’ils veulent et connaissent, je préfère essayer de leur donner ce qu’il ne savent pas encore qu’ils aiment. »