10.06.19 in ambassadeurs
yiqing yin
quelle est la source de ton inspiration ?
c’est une association de tellement de choses, un agrégat entre des émotions, les voyages, les rencontres, les gens qui m’entourent, la nature et les éléments, la lumière, certains films. ce construit alors une narration qui me touche et quelque chose qui coupe le souffle. débute alors un processus de transformation, d’hybridation, de mélange de ces éléments dans lequel je provoque des accidents volontaires, en cherchant des espaces dans lesquels je sors de ma zone de confort. j’aime voir cela comme un voyage, une quête « entre deux », une errance sensorielle.
quelles sont les personnes qui constituent des références pour toi dans ton métier ?
pour des raisons très différentes, je pense à azzedine alaïa pour le modèle très nouveau et unique qu’il a su imposer au système par son irrévérence et sa loyauté ; à yoji yamamoto car c’était un révolutionnaire et pour son refus catégorique du compromis et sa maitrise de la coupe ; à madeleine vionnet pour son génie architectural.
quel compliment aimerais tu entendre où ré-entendre dans ton métier ?
ce n’était pas formulé comme un compliment de prime abord, mais une femme m’a dit un jour en mettant une de mes pièces : « je me sens plus moi même avec ce vêtement qu’avant de l’avoir mis ». entendre cela, c’est avoir le sentiment que l’on a atteint son objectif, car c’est exactement notre fonction de designer que de proposer un habitat, un mode d’expression, une expérience d’identité qui ramène les gens vers eux-mêmes. c’est ce type de réaction émotionnelle que l’on recherche, j’ai pensé alors qu’elle allait garder ce vêtement toute sa vie, un vêtement qui deviendrait un témoin de son passage, de son identité et de son histoire. c’est là la fonction de la mode.
la ville ou la destination qui t’inspire ou te ressemble ?
le yunnan, c’est une province montagneuse qui se trouve entre le vietnam, le laos et le tibet. à cette confluence cohabitent une cinquantaine d’ethnies différentes, hybridant les savoir-faire et les traditions. c’est une sorte d’hippieland dans lequel se retrouvent les artistes comme les backpackers autour des locaux. c’est là-bas que j’opère mes reboots.
c’est une association de tellement de choses, un agrégat entre des émotions, les voyages, les rencontres, les gens qui m’entourent, la nature et les éléments, la lumière, certains films. ce construit alors une narration qui me touche et quelque chose qui coupe le souffle. débute alors un processus de transformation, d’hybridation, de mélange de ces éléments dans lequel je provoque des accidents volontaires, en cherchant des espaces dans lesquels je sors de ma zone de confort. j’aime voir cela comme un voyage, une quête « entre deux », une errance sensorielle.
quelles sont les personnes qui constituent des références pour toi dans ton métier ?
pour des raisons très différentes, je pense à azzedine alaïa pour le modèle très nouveau et unique qu’il a su imposer au système par son irrévérence et sa loyauté ; à yoji yamamoto car c’était un révolutionnaire et pour son refus catégorique du compromis et sa maitrise de la coupe ; à madeleine vionnet pour son génie architectural.
quel compliment aimerais tu entendre où ré-entendre dans ton métier ?
ce n’était pas formulé comme un compliment de prime abord, mais une femme m’a dit un jour en mettant une de mes pièces : « je me sens plus moi même avec ce vêtement qu’avant de l’avoir mis ». entendre cela, c’est avoir le sentiment que l’on a atteint son objectif, car c’est exactement notre fonction de designer que de proposer un habitat, un mode d’expression, une expérience d’identité qui ramène les gens vers eux-mêmes. c’est ce type de réaction émotionnelle que l’on recherche, j’ai pensé alors qu’elle allait garder ce vêtement toute sa vie, un vêtement qui deviendrait un témoin de son passage, de son identité et de son histoire. c’est là la fonction de la mode.
la ville ou la destination qui t’inspire ou te ressemble ?
le yunnan, c’est une province montagneuse qui se trouve entre le vietnam, le laos et le tibet. à cette confluence cohabitent une cinquantaine d’ethnies différentes, hybridant les savoir-faire et les traditions. c’est une sorte d’hippieland dans lequel se retrouvent les artistes comme les backpackers autour des locaux. c’est là-bas que j’opère mes reboots.
« j’ai pensé alors qu’elle allait garder ce vêtement toute sa vie, un vêtement qui deviendrait un témoin de son passage, de son identité et de son histoire. c’est là la fonction de la mode. »
comment définirais tu ta façon d’être et de vivre ?
je suis instinctive, je me laisse porter au gré de mes émotions, sensations et envies, des opportunités qui se présentent. je ne suis donc pas forcément toujours rationnelle, j’essaie de rester fidèle à mes aspirations et instincts premiers. je crois en une bonne étoile, qui me suit ou me précède. je n’aime pas accumuler les choses, j’ai besoin d’épure, je fais un point régulier de mes affaires, j’ai besoin qu’elles me procurent de l’émotion. les vêtements et les objets que je possède ont une histoire et me rappellent tous quelque chose, ils ont une fonction. soit celle de témoins clés de la mémoire, soit celle d’engendrer de nouveaux moments de partage en famille ou entre amis. Investir dans le sens de communauté. les journées ne durent que 24h, il vaut mieux les utiliser à tisser des liens plutôt qu’à rentabiliser ce que l’on possède.
tes thèmes de prédilection dans ton approche créative ?
j’aime la fluidité, les formes mouvantes et floues, la transition et la transformation perpétuelle. finalement les vêtements sont terminés une fois que la personne les porte, ils se doivent d’intervenir comme une respiration.
la personne que tu rêverais de pouvoir habiller ?
j’aurais beaucoup aimé habiller mickael jackson. il y aurait eu des cristaux qui brillent, de la matière liquide électrique, quelque chose sur lequel on aurait projeté une vidéo, j’aurais aimé construire une interaction avec sa danse. je rêverai également d’habiller fka twigs. je suis très inspirée par sa gestuelle. elle insuffle une vibration quasi cosmique et cellulaire a tout ce qu’elle touche, par delà le reel. la voir s’exprimer dans son art est une vraie experience sensorielle.
quel a été ton plus gros challenge ?
j’ai mené jusqu’à 8 collections par an en assurant un renouveau créatif à chaque fois et ce tout en gérant des projets à côté. il fallait parvenir à m’accorder des temps de respiration, dans un rythme et des saisons qui s’enchainaient perpétuellement. je vis toujours comme une frustration le fait de travailler en étant gouvernée par des cycles. c’est une rythmique qui ne laisse plus le droit à l’erreur, alors que cette erreur est bien souvent un acte de magie.
as-tu des rituels dans ton métier ?
lorsque j’aborde un projet, je prévois toujours du temps en plus. je m’accorde une phase de destruction dans mon projet, une période de latence et de perte de temps. c’est selon moi, ce qui définit le luxe. le luxe véritable, c’est de pouvoir perdre du temps, errer, avoir des doutes, détruire tout ce qu’on a fait pour le dépasser, et ainsi, ne jamais s’enfermer dans son propre cabinet de curiosités.
je suis instinctive, je me laisse porter au gré de mes émotions, sensations et envies, des opportunités qui se présentent. je ne suis donc pas forcément toujours rationnelle, j’essaie de rester fidèle à mes aspirations et instincts premiers. je crois en une bonne étoile, qui me suit ou me précède. je n’aime pas accumuler les choses, j’ai besoin d’épure, je fais un point régulier de mes affaires, j’ai besoin qu’elles me procurent de l’émotion. les vêtements et les objets que je possède ont une histoire et me rappellent tous quelque chose, ils ont une fonction. soit celle de témoins clés de la mémoire, soit celle d’engendrer de nouveaux moments de partage en famille ou entre amis. Investir dans le sens de communauté. les journées ne durent que 24h, il vaut mieux les utiliser à tisser des liens plutôt qu’à rentabiliser ce que l’on possède.
tes thèmes de prédilection dans ton approche créative ?
j’aime la fluidité, les formes mouvantes et floues, la transition et la transformation perpétuelle. finalement les vêtements sont terminés une fois que la personne les porte, ils se doivent d’intervenir comme une respiration.
la personne que tu rêverais de pouvoir habiller ?
j’aurais beaucoup aimé habiller mickael jackson. il y aurait eu des cristaux qui brillent, de la matière liquide électrique, quelque chose sur lequel on aurait projeté une vidéo, j’aurais aimé construire une interaction avec sa danse. je rêverai également d’habiller fka twigs. je suis très inspirée par sa gestuelle. elle insuffle une vibration quasi cosmique et cellulaire a tout ce qu’elle touche, par delà le reel. la voir s’exprimer dans son art est une vraie experience sensorielle.
quel a été ton plus gros challenge ?
j’ai mené jusqu’à 8 collections par an en assurant un renouveau créatif à chaque fois et ce tout en gérant des projets à côté. il fallait parvenir à m’accorder des temps de respiration, dans un rythme et des saisons qui s’enchainaient perpétuellement. je vis toujours comme une frustration le fait de travailler en étant gouvernée par des cycles. c’est une rythmique qui ne laisse plus le droit à l’erreur, alors que cette erreur est bien souvent un acte de magie.
as-tu des rituels dans ton métier ?
lorsque j’aborde un projet, je prévois toujours du temps en plus. je m’accorde une phase de destruction dans mon projet, une période de latence et de perte de temps. c’est selon moi, ce qui définit le luxe. le luxe véritable, c’est de pouvoir perdre du temps, errer, avoir des doutes, détruire tout ce qu’on a fait pour le dépasser, et ainsi, ne jamais s’enfermer dans son propre cabinet de curiosités.
« c’est une rythmique qui ne laisse plus le droit à l’erreur, alors que cette erreur est bien souvent un acte de magie. »
le style qui t’énerve ?
tout ce qui touche au décoratif, au superflu, à la fioriture, à ce qui décore sans servir la fonction. c’est mon goût personnel, mais cela alourdit ma pensée. les fioritures reviennent à une forme de bruit qui m’est insupportable. un endroit de prédilection où te trouver habituellement ? j’aime me promener au buttes chaumont ou rester sur ma terrasse depuis laquelle je vois tout paris. je suis souvent chez ofr car on y trouve cette forme de savoir à la fois choisi et concentré, ou chez deyrolle qui est un lieu si inspirant. il y a aussi ce petit restaurant le « très particulier » qui parvient à être très beau et intime à la fois.
ton objet fétiche ? combien pèse-t-il ?
mon père m’avait offert des oeufs de dinosaures fossilisés trouvés aux enchères à drouot. ils représentent un témoignage du temps, une mémoire qui parle autant d’éternité que d’origine. c’est un objet qui fait voyager et remet en perspective. ils pèsent 20 kg.
ce qui a du poids dans ta vie ?
ma fille. ma plus belle création. tout le reste est éphémère.
tes objets le gramme, quels sont-ils ?
comment les portes tu ? j’ai plusieurs bracelets en argent 925 noir brossé le 41g et le 33g et deux bracelets de la récente collection beads le 25g. j’aime le contraste de ce dernier, entre définition traditionnelle du collier de perle et nature élémentaire du métal précieux. là aussi il y a ce temps de latence, on ne sait pas trop comment réagir face à cette objet hybride, tellement simple et si sensuel, d’une sensualité froide. je porte mes deux beads en collier et les autres bracelets par dessus les manches en laine. j’aime le fait qu’ils structurent un vêtement sans être vraiment définis comme des bijoux. quant à ma fille, elle porte un milligramme.
comment définirais-tu le gramme ?
c’est tant de gramme d’éclat, de force et de sensualité consciente dans la silhouette. au delà de l’expérience du porté, j’aime le fait que ce soit une vision inclusive et universelle de par son épure, dénuée d’appartenance prescrite, et ainsi adoptable par tous.
tout ce qui touche au décoratif, au superflu, à la fioriture, à ce qui décore sans servir la fonction. c’est mon goût personnel, mais cela alourdit ma pensée. les fioritures reviennent à une forme de bruit qui m’est insupportable. un endroit de prédilection où te trouver habituellement ? j’aime me promener au buttes chaumont ou rester sur ma terrasse depuis laquelle je vois tout paris. je suis souvent chez ofr car on y trouve cette forme de savoir à la fois choisi et concentré, ou chez deyrolle qui est un lieu si inspirant. il y a aussi ce petit restaurant le « très particulier » qui parvient à être très beau et intime à la fois.
ton objet fétiche ? combien pèse-t-il ?
mon père m’avait offert des oeufs de dinosaures fossilisés trouvés aux enchères à drouot. ils représentent un témoignage du temps, une mémoire qui parle autant d’éternité que d’origine. c’est un objet qui fait voyager et remet en perspective. ils pèsent 20 kg.
ce qui a du poids dans ta vie ?
ma fille. ma plus belle création. tout le reste est éphémère.
tes objets le gramme, quels sont-ils ?
comment les portes tu ? j’ai plusieurs bracelets en argent 925 noir brossé le 41g et le 33g et deux bracelets de la récente collection beads le 25g. j’aime le contraste de ce dernier, entre définition traditionnelle du collier de perle et nature élémentaire du métal précieux. là aussi il y a ce temps de latence, on ne sait pas trop comment réagir face à cette objet hybride, tellement simple et si sensuel, d’une sensualité froide. je porte mes deux beads en collier et les autres bracelets par dessus les manches en laine. j’aime le fait qu’ils structurent un vêtement sans être vraiment définis comme des bijoux. quant à ma fille, elle porte un milligramme.
comment définirais-tu le gramme ?
c’est tant de gramme d’éclat, de force et de sensualité consciente dans la silhouette. au delà de l’expérience du porté, j’aime le fait que ce soit une vision inclusive et universelle de par son épure, dénuée d’appartenance prescrite, et ainsi adoptable par tous.
« ma fille. ma plus belle création. tout le reste est éphémère.»