29.03.17 in ambassadeurs
augustin trapenard
comment te présente-t-on dans ton métier ?
journaliste culturel, chroniqueur ou présentateur de télévision, parfois, mais surtout producteur et animateur de radio.
quelle est la chose dite de toi dans ton métier qui te touche particulièrement ?
que je suis un point d’interrogation, car mon métier est d’interroger. que je suis un curieux car c’est selon moi la plus grande qualité dans ce métier. curieux dans tous les sens du terme, d’ailleurs : ouvert sur les autres mais aussi un peu étrange, dans ma façon de regarder, de lire et de questionner. que je suis courageux, enfin, parce qu’il est aisé de faire une émission, mais beaucoup plus difficile d'en tenir cinq cent.
qu’est ce qui compte le plus au quotidien dans ton métier ?
le partage de ma passion de toujours : le plaisir de lire. j’ai toujours eu cette envie de passer cette immense joie, cette jouissance, même, de la lecture : en étant enseignant d’abord, puis journaliste et peut-être un jour libraire.
le gramme est une marque lifestyle pour homme, elle propose des basiques essentiels, quel est l’objet iconique de ton métier, celui qui te symbolise?
j’en ai deux. d'abord une édition très ancienne des hauts de hurlevent qui date de la fin du dix-neuvième siècle. c’est un très bel objet que j’ai déniché dans le nord de l’angleterre il y a une quinzaine d’années. ce livre, unique roman d’emily brontë, a été pour moi une révolution puisqu’il m’a fait comprendre que la littérature était d’abord un art. du langage, de la narration, de la vision. j’ai dû le lire une bonne trentaine de fois. et sinon, il y a ce petit cendrier en cuivre, creusé dans un bloc et imaginé par marine breynaert. il est tout petit et donc toujours près de moi puisque je fume quand je lis. je l’associe par conséquent à mon travail.
journaliste culturel, chroniqueur ou présentateur de télévision, parfois, mais surtout producteur et animateur de radio.
quelle est la chose dite de toi dans ton métier qui te touche particulièrement ?
que je suis un point d’interrogation, car mon métier est d’interroger. que je suis un curieux car c’est selon moi la plus grande qualité dans ce métier. curieux dans tous les sens du terme, d’ailleurs : ouvert sur les autres mais aussi un peu étrange, dans ma façon de regarder, de lire et de questionner. que je suis courageux, enfin, parce qu’il est aisé de faire une émission, mais beaucoup plus difficile d'en tenir cinq cent.
qu’est ce qui compte le plus au quotidien dans ton métier ?
le partage de ma passion de toujours : le plaisir de lire. j’ai toujours eu cette envie de passer cette immense joie, cette jouissance, même, de la lecture : en étant enseignant d’abord, puis journaliste et peut-être un jour libraire.
le gramme est une marque lifestyle pour homme, elle propose des basiques essentiels, quel est l’objet iconique de ton métier, celui qui te symbolise?
j’en ai deux. d'abord une édition très ancienne des hauts de hurlevent qui date de la fin du dix-neuvième siècle. c’est un très bel objet que j’ai déniché dans le nord de l’angleterre il y a une quinzaine d’années. ce livre, unique roman d’emily brontë, a été pour moi une révolution puisqu’il m’a fait comprendre que la littérature était d’abord un art. du langage, de la narration, de la vision. j’ai dû le lire une bonne trentaine de fois. et sinon, il y a ce petit cendrier en cuivre, creusé dans un bloc et imaginé par marine breynaert. il est tout petit et donc toujours près de moi puisque je fume quand je lis. je l’associe par conséquent à mon travail.
« ce livre, unique roman d’emily brontë, a été pour moi une révolution puisqu’il m’a fait comprendre que la littérature était d’abord un art. »
ton objet le gramme, quel est-il ?
j’ai un rapport quasi compulsif avec le gramme. j’hésite entre collectionneur et acheteur névrotique ! il m’en manque un que j’ai donné, un jour, à une personne qui a longtemps partagé ma vie. mon nom doit toujours être gravé à l’intérieur.
comment le portes-tu ?
celui que je porte en ce moment est un 21g en or brossé. au début, j’avais un peu peur de l’ « effet gourmette », mais j’aime sa ligne pure, sa légèreté, et sa charge symbolique puisqu’il s’agit du poids de l’âme. je l’habille parfois d’un 7g en argent ou en argent noir.
si le gramme était un livre alors… lequel serait-il ?
un livre très élégant, doté d’une ligne très pure. une narration simple mais pourtant éclatante, comme celle du « tendre est la nuit » de francis scott fitzgerald. elégant et tragique.
quel est le cadeau que tu aimerais recevoir prochainement ?
l’apaisement ! ma vie est tellement électrique, effervescente, presque épileptique.
j’ai un rapport quasi compulsif avec le gramme. j’hésite entre collectionneur et acheteur névrotique ! il m’en manque un que j’ai donné, un jour, à une personne qui a longtemps partagé ma vie. mon nom doit toujours être gravé à l’intérieur.
comment le portes-tu ?
celui que je porte en ce moment est un 21g en or brossé. au début, j’avais un peu peur de l’ « effet gourmette », mais j’aime sa ligne pure, sa légèreté, et sa charge symbolique puisqu’il s’agit du poids de l’âme. je l’habille parfois d’un 7g en argent ou en argent noir.
si le gramme était un livre alors… lequel serait-il ?
un livre très élégant, doté d’une ligne très pure. une narration simple mais pourtant éclatante, comme celle du « tendre est la nuit » de francis scott fitzgerald. elégant et tragique.
quel est le cadeau que tu aimerais recevoir prochainement ?
l’apaisement ! ma vie est tellement électrique, effervescente, presque épileptique.
« j’ai un rapport quasi compulsif avec le gramme. »
quel cadeau offres-tu à quelqu’un que tu aimes ?
j’aime offrir des choses qui m’appartiennent : un livre, même griffonné, une partie de moi. j’ai beaucoup offert « le bruit et la fureur » de william faulkner. de la même façon je préfère qu’on m’offre des cadeaux très personnels. ils me sont plus chers.
quel est ton objet fétiche ? combien pèse-t-il ?
j’en ai deux également. une photo de ma grand-mère quand elle était jeune fille. c’est un tirage noir et blanc, découpé tout en longueur. elle y porte un petit béret, une jupe stricte, quelque chose dans son regard permet de lire toute la bienveillance qu’elle a essayé de me transmettre. la photo est sur mon bureau, sans cadre, elle s’est cornée au fil du temps. elle pèse moins d’un gramme. et puis, il y a ma montre, une jaeger lecoultre reverso, offerte par mon père quand j’avais 20 ans lors de mon intégration à normal sup. j’aime surtout le geste, ou plutôt le souvenir de mon père me donnant cette montre. il me rappelle cette phrase de faulkner que j’a tatouée sur mon bras gauche : “je te donne cette montre non pour que tu te souviennes du temps, mais bien pour que tu l'oublies, maintenant, puis pour un moment, et pour que tu ne perdes pas ton temps à tenter de le conquérir”. elle pèse 63,5 grammes.
qu’est ce qui a du poids dans ta vie ?
la légèreté, paradoxalement… c’est peut-être la raison, d’ailleurs, pour laquelle je m’attache à le gramme qui témoigne de cette légèreté. plus rien ne se pèse en gramme, aujourd’hui – tout est très matériel, imposant et lourd de sens…
un endroit de prédilection où te trouver ?
là où il y a des livres forcément… plutôt que de lire, d’ailleurs je préfère relire. Disons que vous me trouverez là où il y a à relire, donc.
photographe : ©benoit linero
j’aime offrir des choses qui m’appartiennent : un livre, même griffonné, une partie de moi. j’ai beaucoup offert « le bruit et la fureur » de william faulkner. de la même façon je préfère qu’on m’offre des cadeaux très personnels. ils me sont plus chers.
quel est ton objet fétiche ? combien pèse-t-il ?
j’en ai deux également. une photo de ma grand-mère quand elle était jeune fille. c’est un tirage noir et blanc, découpé tout en longueur. elle y porte un petit béret, une jupe stricte, quelque chose dans son regard permet de lire toute la bienveillance qu’elle a essayé de me transmettre. la photo est sur mon bureau, sans cadre, elle s’est cornée au fil du temps. elle pèse moins d’un gramme. et puis, il y a ma montre, une jaeger lecoultre reverso, offerte par mon père quand j’avais 20 ans lors de mon intégration à normal sup. j’aime surtout le geste, ou plutôt le souvenir de mon père me donnant cette montre. il me rappelle cette phrase de faulkner que j’a tatouée sur mon bras gauche : “je te donne cette montre non pour que tu te souviennes du temps, mais bien pour que tu l'oublies, maintenant, puis pour un moment, et pour que tu ne perdes pas ton temps à tenter de le conquérir”. elle pèse 63,5 grammes.
qu’est ce qui a du poids dans ta vie ?
la légèreté, paradoxalement… c’est peut-être la raison, d’ailleurs, pour laquelle je m’attache à le gramme qui témoigne de cette légèreté. plus rien ne se pèse en gramme, aujourd’hui – tout est très matériel, imposant et lourd de sens…
un endroit de prédilection où te trouver ?
là où il y a des livres forcément… plutôt que de lire, d’ailleurs je préfère relire. Disons que vous me trouverez là où il y a à relire, donc.
photographe : ©benoit linero
« plus rien ne se pèse en gramme, aujourd’hui – tout est très matériel, imposant et lourd de sens… »